David Vassallo : Incarcéré pour avoir voulu vivre mieux, honte à la France
Dans un pays qui se targue d’être le champion des droits de l’homme, comment peut-on accepter l’incarcération de David Vassallo, militant et patient de 58 ans ? Alors qu’il cultivait du cannabis pour soulager ses douleurs liées à un glaucome et une hépatite C, il est aujourd’hui enfermé à la maison d’arrêt de Fleury-Mérogis, loin de sa mère âgée de 83 ans, qui pleure chaque jour son absence. Comment a-t-on pu en arriver là ? En juin dernier, une dénonciation anonyme a suffi pour l’envoyer en comparution immédiate, où il fut condamné sans prendre en compte ni son état de santé, ni ses responsabilités familiales.
Une justice qui punit la bienveillance
David n’était pas un trafiquant. Il cultivait quelques pieds de cannabis chez lui, partageant avec d’autres en difficulté, suivant une philosophie de solidarité qu’il appelait affectueusement les « Bédos du Cœur ». Ce geste de partage lui vaut aujourd’hui deux ans de prison ferme, suite à une décision incompréhensible d’un juge d’application des peines, condamnant sans indulgence un homme malade, vulnérable et dévoué aux autres. Ce même homme, présent chaque année à la Cannaparade, militant aux côtés de ses camarades de Cannabis Sans Frontières et du CIRC, défendait publiquement une légalisation empreinte de pragmatisme, permettant à chacun de vivre sa vie sans persécutions.
Silence et impuissance des militants pro-cannabis
La France, sous prétexte d’une lutte contre le « mal » du cannabis, continue à jeter en prison des citoyens qui ne cherchent qu’à soulager leurs souffrances. Mais que fait la société pour soutenir ces citoyens ? Peu de moyens, peu de soutien, et une mobilisation citoyenne encore trop faible sont des obstacles majeurs. Contrairement aux lobbys puissants, comme celui des chasseurs, les militants pour la légalisation du cannabis – quelques dizaines seulement, dévoués et engagés – luttent sans ressources. Beaucoup d’entre eux investissent de leur temps et de leurs économies, souvent au détriment de leur vie personnelle. Sans un engagement collectif plus large, cette lutte s’enlise.
Aujourd’hui, si chaque consommateur donnait un euro par mois pour soutenir cette cause, le budget annuel pourrait atteindre dix millions d’euros. Mais en trente ans de lutte, peu de Français osent s’engager financièrement ou personnellement. Ce constat est amer : dans un pays qui se proclame libre, nous avons ce que nous méritons. Un pays où les droits individuels sont bafoués pour ceux qui ne peuvent ou ne veulent pas « vivre cachés ».
Une santé qui se dégrade : un traitement inadapté en prison
Nous avons appris que l’état de santé de David Vassallo se détériore depuis son incarcération. Privé du cannabis qui soulageait son glaucome et lui permettait de mieux vivre avec son hépatite C, David se retrouve dans une situation intenable : son glaucome progresse sans la possibilité de ralentir cette maladie dévastatrice. En prison, l’accès aux soins adaptés est limité, et aucune alternative n’est proposée pour compenser l’absence de son traitement. Loin de faire preuve d’humanité, cette privation de traitement souligne une justice aveugle aux réalités médicales et aux souffrances des individus. Refuser à David un soulagement qui ne porte atteinte à personne est une atteinte à sa dignité et à son droit à la santé. Une telle indifférence est inacceptable : dans un pays qui se revendique protecteur des droits humains, personne ne devrait endurer une détérioration de sa santé pour une raison aussi cruelle qu’injustifiée.
Injustices et peines disproportionnées : jusqu’où ira l’hypocrisie ?
La situation de David Vassallo n’est pas unique. Depuis des décennies, des citoyens sont arrêtés, condamnés, et stigmatisés pour avoir cultivé quelques plantes de cannabis. La loi de 1970, obsolète et aveugle aux réalités de la santé publique et de la sécurité individuelle, continue d’alimenter un système pénal où les véritables victimes sont souvent les malades et leurs familles. La société française est-elle prête à continuer de fermer les yeux ? Faudra-t-il attendre encore vingt, trente ans, pour que le bon sens et la compassion prévalent ?
Un appel à la solidarité
Aujourd’hui, la mère de David, âgée de 83 ans, est privée de son fils, son soutien et sa présence quotidienne. Pour traverser cette épreuve, David a besoin de réconfort et d’aide financière pour subvenir à ses besoins en prison. Pour ceux qui souhaitent apporter un soutien moral ou financier, voici les informations nécessaires pour lui envoyer du courrier ou contribuer à sa « cantine ».
Comment aider David Vassallo ?
Adresse pour courrier et mandats :
- Monsieur David VASSALLO
- N°Écrou : 484033
- Bat D3 – Cellule 3M37
- Maison d’arrêt de Fleury-Mérogis
- 7, avenue des Peupliers
- 91700 FLEURY-MEROGIS
Pour les virements :
- Titulaire du compte : MA Fleury-Mérogis
- AP – Régie des comptes nominatifs
- 7, avenue des peupliers, 91705 Sainte-Geneviève-des-Bois Cedex
- IBAN : FR76 1007 1910 0000 0010 0207 929
- BIC : TRPUFRP1
- Motif de virement : VASSALLO DAVID N° écrou : 484 033
David Vassallo mérite mieux qu’une cellule de prison. Pour lui, pour tous les patients en souffrance, pour la France des libertés, mobilisons-nous.
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