Les rassemblements organisés dans le cadre de “ l’Appel du 18 joint ” ne sont pas illégaux. Fumer du cannabis est interdit, par contre manifester pour un changement de législation est autorisé.
Comme pour toute manifestation, mieux vaut déclarer le rassemblement en préfecture sous peine de s’attirer les foudres de la justice. Cette démarche exige qu’un responsable prenne en main l’événement et devienne l’interlocuteur des services préfectoraux.
Qu’il s’agisse de vous ou d’une association, nous vous conseillons de faire la déclaration sous l’appellation “ Collectif Ad Hoc de l’Appel du 18 joint ”, un label qui légitime votre participation à un événement à caractère national.
En cas d’interdiction alertez les médias et organisez un point presse sur le lieu du rassemblement (ou devant la préfecture) pour protester énergiquement et avertir les participants de l’annulation du rendez-vous.

L'Appel du 18 Joint

Ci-dessous, vous trouverez quelques conseils qui vous aideront à organiser votre propre “ Appel du 18 joint ”.

1. Assumer la responsabilité de l’évènement

La déclaration en préfecture devant porter le nom d’un (e) responsable, ce dernier devra, en cas d’intervention policière ou d’arrestation, endosser la responsabilité de l’évènement.
Il assumera son rôle de responsable d’une manifestation d’expression citoyenne, annoncée comme n’ayant pas pour but de promouvoir l’usage de cannabis et ayant été déclarée (voir autorisée) en préfecture. Il (ou elle) n’est pas, bien entendu, responsable de ceux qui ont fumé des joints, se sont bourrés la gueule, ont cassé des vitrines ou ont vendu des drogues.
Pour vous protéger un maximum, vous pouvez décréter que le 18 juin vous ne fumerez que quelques joints, voire pas du tout, et que vous ferez disparaitre de votre domicile toute substance prohibée.
Ne pas hésiter à assurer un service d’ordre soft, demander à quelques amis d’intervenir avec circonspection auprès de ceux qui éventuellement troubleraient le bon déroulement de la manifestation.

2. Le choix du lieu ou du parcours

Choisir un lieu significatif pour une expression citoyenne : le parvis de l’Hôtel de ville, la place de l’Église ou la place du Marché. Un lieu fréquenté par un maximum de gens, y compris par les représentants des pouvoirs locaux.
À une manifestation, préférez le rassemblement qui vous exposera à moins de problèmes d’organisation et à moins de prétextes d’interdiction.

3. L’annonce de l’évènement

Avec les moyens du bord, concevoir autocollants, affiches et tracts comportant le motif du rassemblement, le lieu, l’heure et les intervenants.
Préciser que le rassemblement n’a pas pour but l’incitation à l’usage de stupéfiants ni leur présentation sous un jour favorable et que l’usage de cannabis est strictement interdit en France.
Placarder autocollants et affiches un peu partout où ça ne dégrade pas l’espace public, sur les panneaux associatifs et les lieux à l’abandon déjà sur placardés ou par-dessus les affiches des politiques posées à des endroits interdits.
Le Pro de l’affichage militant en zone urbaine vous conseille d’apposer vos autocollants sur les poteaux des feux tricolores afin d’attirer l’attention des automobilistes
Proposer aussi d’afficher dans les lieux accueillants du public : MJC, salles de concerts, bibliothèques, médiathèques, commerces, bars restaurants… Les chances de voir la proposition acceptée est faible, mais ça ne coûte rien de demander.
Poser des petites piles de tracts dans les lieux à rayonnement culturel, puis passer régulièrement les recharger en cas d’épuisement ou de retrait.
Prévenir la presse régionale, alerter les stations de radio et informer sur l’évènement à venir aussi bien les associations que les partis politiques.

4. Les intervenants

Faire intervenir des élus locaux (Verts, LCR, PS, PCF…) et les associations conscients de la nécessité d’un changement de législation sur les stupéfiants et de plus de tolérance envers les usagers.
Un moyen de populariser l’évènement est d’inviter un groupe de musique pour un concert (un Sound System) et de l’annoncer sur l’affiche/tract/autocollant. Le revers de cette méthode est que vous risquez d’attirer de nombreux mineurs qui, pour la plupart, viennent dans un esprit nettement plus festif que militant.
Pourquoi ne pas envisager également sur le lieu du rassemblement des prises de parole, des témoignages de personnes victimes de la prohibition : perte du permis de conduire, contrôles, perquisitions, prison, perte d’emploi, rupture familiale, exclusion…
Attention ! À défaut d’une sono et d’un micro, n’oubliez pas de prévoir un porte-voix afin de faire entendre votre message de paix pour le cannabis.

5. Créer l’évènement

Prévenir la presse régionale et locale. Prendre ses propres photos numériques écrire son propre compte-rendu dans un esprit d’information objectif et l’envoyer à la presse, mais aussi sur les forums et les sites politisés et indépendants : Libération.fr, Rue 89, Nouvelobs.com, Indymedia, Cannaweed, Squat toujours, LIA…

6. Editer et envoyer le modèle de déclaration à la préfecture

Téléchargez le modèle de déclaration a la préfecture (en cliquant ici), et modifier le remplaçant les indications données entre crochets par les données de votre rassemblement pour le 18 joint (exemple : remplacez « [votre Ville-municipalité-village] » par le nom de la ville ou vous voulez organiser le rassemblement ).

Ensuite, envoyez le a la prefecture de votre département.

 

Il ne vous restera plus qu’a mobiliser les toutes les bonnes volontés de votre région, et votre 18 joint sera prêt !