Grégor Brandy —
Ce week-end, les statuts Facebook et Twitter faisant référence à 420 (prononcer «four-twenty») se sont multipliés.
En 2010, Slate.fr évoquait déjà le sujet.
« »4:20″ ou « 4/20 », prononcé à l’américaine « four-twenty », est une référence outre-Atlantique à la consommation de cannabis. Alors le 20 avril –écrit 4/20 aux Etats-Unis– est célébré en Amérique du Nord par les tenants de la contreculture entourant le cannabis.»
Mais pourquoi 420?
Dans un article paru sur PolicyMic, Matt Essert balaie plusieurs idées reçues. 420 n’est pas en rapport avec la naissance (ou la mort) de Bob Marley, n’a pas de lien avec les Grateful Dead, ni avec l’anniversaire d’Hitler. Ce n’est pas non plus un code de la police pour les arrestations liées à la marijuana, une référence à Bob Dylan ou à l’heure du thé aux Pays-Bas.
«Alors quelle est la vraie histoire derrière 420? Bien que ce soit presque impossible à confirmer, la plupart des gens s’accordent à dire que la première fois que l’on a rattaché le nombre à la marijuana remonte à 1971 dans un lycée californien. Selon l’histoire, un groupe de cinq adolescents du lycée San Rafael qui s’appelaient “les Waldo” ont trouvé une carte dessinée à la main qui était censés les mener à une énorme plantation de marijuana à Point Reyes, au nord-ouest de San Francisco. Les Waldo se sont donnés rendez-vous à côté de la statue de Louis Pasteur de leur école à 4h20 de l’après-midi pour chercher ce champ (4-20 Pasteur, mais seule la première partie est restée). Les cinq Waldo ne l’ont jamais trouvé, mais ils fumaient avant toutes leurs recherches.»
Dans un long article publié sur le Huffington Post, en 2013, l’un des membres des Waldos, David Reddix, revenait sur la naissance de ce terme et pointait les failles d’une autre version, celle des «Bebe», sorti en 2012 dans 420 Magazine, qui revendiquait la paternité du 420.
«N’importe qui peut inventer n’importe quoi à n’importe quel moment, spécialement quand les faits datent d’il y a plus de quarante ans. Nous avons vu d’autres groupes à travers le pays revendiquer cette histoire et inventer des choses à propos de 420. Mais personne n’a de preuve scientifiquement vérifiable, à part nous.»
Le terme a ensuite fait son chemin parmi les fans des Grateful Dead, et le nombre est resté.
Quelques années plus tard, le magazine High Times, la Bible des fumeurs selon le LA Weekly, a commencé à utiliser le terme, ce qui a fini de le démocratiser, notamment en achetant le site 420.com, rapporte le magazine de Los Angeles.
420 a pris une place à part dans la culture liée à la marijuana, conclut Matt Essert.
«Que cela signifie fumer à 16h20 (ou 4h20 si l’on est encore debout), ou célébrer la journée du 20 avril, utiliser le nombre pour décrire son envie d’en acheter… c’est en grande partie grâce à 420, si le mouvement autour de la marijuana est si bien accueilli aux Etats-Unis et dans le monde.»
Source : slate.fr