Publié le 14 Septembre 2020 | Par La Dépeche.fr
Pourquoi vous êtes-vous intéressé au CBD ?
Je m’intéresse au cannabis médical à usage thérapeutique ; le cannabidiol en fait partie.
Est-il intéressant pour les patients ?
Il a des vertus thérapeutiques certaines sur les patients atteints d’épilepsies. Il permet aussi de prendre en charge certaines douleurs lorsqu’il est associé au THC. Des recherches se font pour soigner l’anxiété chronique et le CBD semble être un bon élément à associer au traitement.
Sa consommation peut nuire sur le long terme ?
C’est une substance psychotrope et très faiblement psychoactive. Comparé au THC, ce n’est effectivement rien. C’est une substance très bien tolérée et on observe une très faible dépendance également. À très forte dose on peut observer de légers effets psychoactifs et notamment si le patient prend d’autre médicament, il peut y avoir des interactions.
L’industrie pharmaceutique devrait-elle se servir de cette substance ?
C’est déjà le cas, un médicament pour atténuer certaines formes d’épilepsie est commercialisé. Un autre existe mais il n’est pas commercialisé, faute d’accord sur le prix.
Les scientifiques devraient-ils plus se pencher sur le CBD ?
Des recherches sont en cours. Notamment dans le cadre de l’addiction que les patients peuvent développer (alcool, cannabis…) et la schizophrénie. Mais peut-être faudrait-il plus de projets de recherche. Dans les années qui arrivent, je pense que le CBD sera plus présent dans l’industrie pharmaceutique.
Comprenez-vous que les vendeurs ne puissent pas parler des bienfaits ?
Les allégations thérapeutiques sont interdites. S’il n’est pas vendu en pharmacie, c’est tout à fait logique. D’ailleurs, s’il est issu de toutes les parties du chanvre, son origine est illicite.
Que pensez-vous du marché actuel ?
Que pour de nombreuses boutiques, c’est juste du business sans aucune preuve. Le prix est cher et les produits ne sont pas remboursés. Il faut attendre les décisions de l’État et voir quelle direction cela prendra.
Nicolas Authier, Médecin psychiatre et pharmacologue