Publié le 13 Septembre 2020 | Par Steven Voser
De la campagne turque aux pieds des montagnes de l’Himalaya, le hasch est produit partout en Moyen-Orient et en Asie. Dans cet article, nous vous présenterons les différents types de hasch du monde entier.
Les concentrés de cannabis comme le BHO font une percée remarquable dans le monde cannabique. Mais avec la popularité croissante autour des extraits comme le shatter, le crumble ou le budder, de nombreuses personnes oublient le haschich qui est l’une des formes de concentré de cannabis les plus anciennes du globe. Poursuivez votre lecture pour une présentation approfondie des nombreuses sortes de hasch dans le monde.
LES ORIGINES DU HASCHICH
Le hasch est un ancien concentré du cannabis qui a joué un rôle clé dans de nombreuses cultures différentes. Du moyen-orient aux pentes des Himalaya jusqu’aux minuscules villages en Inde, le haschich est produit depuis de multiples siècles et chaque région y ajoute sa propre touche à ce produit très demandé.
Il aura fallu attendre le 18ᵉ siècle pour que le hasch arrive en Europe après quoi, il y est devenu une substance populaire parmi l’élite artistique et littéraire. Pour la petite anecdote sur sa popularité, le hasch avait son propre clan d’adorateur au « Club des Hashichiens », un établissement parisien fréquenté par des célébrités de la littérature comme Baudelaire ou Balzac. Aujourd’hui, le hasch est encore l’une des manières préférées de consommer du cannabis grâce à ses propriétés uniques comme sa consistance, ses saveurs et ses effets.
LES DIFFÉRENTS TYPES DE HASCH DANS LE MONDE
Tandis que la plupart des formes de hasch partagent plus de similarités que de différences, chacune procure une expérience unique et distincte des autres. Explorons ensemble les différents types de hasch que l’on retrouve dans les pays de notre belle planète !
HASCH AFGHAN
Le cannabis indica est originaire de l’Afghanistan et se développe dans toute la nature sauvage du pays. Les habitants de ce pays le cultivent et le consomment depuis des siècles. Mais le commerce du hasch en Afghanistan a vraiment décollé dans les années 60 et 70 lorsque la Hippie Trail a apporté tout un flux de jeunes touristes dans la région. Aujourd’hui, ce pays reste le plus grand producteur au monde.
Le hasch en Afghanistan est appelé chars (à ne pas confondre avec le charas), et sa production est assez unique. D’abord, les trichomes sont retirés des têtes séchées de cannabis pour créer du kief (qu’on appelle localement du garda). Ensuite, on place ces trichomes sur un plat en métal au-dessus d’une légère flamme et on y rajoute de petites quantités d’eau chaude ou de thé jusqu’à atteindre une consistance similaire à celle d’une pâte. Cette pâte est ensuite pétrie à la main et parfois même pressée avec les pieds jusqu’à l’obtention d’une couleur noire avec une consistance épaisse semblable à celle du caramel.
Un hasch afghan de qualité sera tamponné du sceau du producteur et sera extrêmement puissant. On y remarquera des notes épicées et une rugosité conséquente en gorge. Il produit un effet puissant presque narcotique qui vous laissera vissé au canapé durant plusieurs heures.
CHARAS
Le charas est un type unique de hash originaire de l’Inde. Le cannabis y pousse sauvagement dans de nombreuses parties de l’Inde, du Pakistan ou dans les Himalaya où il possède une riche histoire dans toutes ces zones. On l’utilise à des fins industrielles, médicales et spirituelles depuis des millénaires.
Le charas est différent des autres formes de hasch puisqu’il est fait à partir de cannabis encore vivant. Pour faire du charas, des têtes vivantes sont roulées entre les paumes des mains. Au bout d’un moment, la résine des fleurs forme une épaisse couche marron sur les paumes et les doigts que l’on pourra ensuite récolter et rouler en des boules.
Il en résulte un hasch doux et crémeux qui est très sombre en extérieur et légèrement plus marron ou verte dedans. Le charas possède également un arôme et une saveur distincte qui est très, très épicée. C’est assez puissant et ce produit a tendance à produire un effet physique assez balèze qui se manifeste par une relaxation profonde.
HASCH DU CACHEMIRE
Le Cachemire représente la plupart de la région du nord du sous-continent indien et est connu pour son hash et son opium. Bien qu’on manque d’informations sur le Kashmiri hash, on pense que sa production est similaire à celle du charas. En revanche, il serait bien plus aromatique, épicé et serait légèrement plus rugueux en gorge. Il est également plus puissant et a tendance à produire un puissant effet physique.
HASHICH LIBANAIS
Le Liban et le haschich partagent une riche histoire. Aujourd’hui, le pays produit des quantités gargantuesques de hasch avec des exportations annuelles estimées à presque 200 millions de dollars. En fait, la société de conseils McKinsey and Co. recommande au gouvernement libanais de légaliser le cannabis de manière à étendre leur économie locale.
Le Liban produit la plupart de son cannabis dans la Plaine de la Bekaa. Les plants sèchent généralement dans les champs ouverts avant d’être récoltés. Ces plants ont souvent une couleur jaune, marron voire rouge.
Une fois séchées, les têtes sont passées à travers des tamis pour créer du kief puis pressées comme au Maroc (voir ci-dessous). Il en résulte d’épais blocs de hasch friable avec une couleur jaune ou rouge (qui seront ensuite vendus comme du hasch libanais jaune ou rouge respectivement).
Ce hasch surpuissant a un arôme très épicé et est assez rugueux en gorge. Le jaune, qui serait fait à partir de plants plus jeunes a tendance à produire des effets légèrement plus cérébraux alors que le rouge, qui serait donc fait avec plants plus mûrs, serait lui davantage narcotique.
HASCH DE MANALI
Manali est l’un des villages les plus anciens en Inde en plus d’être réputé pour son type de haschich. Situé dans la région de Kullu, Manali a sa propre langue qui serait supposément un mélange de tibétain et de sanskrit. La culture et le traitement du cannabis est l’une des sources principales de revenus des 1 500 habitants du village.
Le hasch produit à Manali est appelé Manali Cream que l’on considère comme une véritable friandise dans toute l’Inde et même à l’international. Par exemple à Amsterdam, le Manali Cream se vend entre 20 et 30 euros.
Ce délice est fait comme le charas en frottant des têtes vivantes entre les mains pour créer une résine épaisse. Il en résulte un hasch noir qui serait mou quand il est frais et qui s’endurcira avec le temps. Ses saveurs et ses arômes rappellent ceux des têtes fraîches de cannabis. Comme pour le charas, le Malani Cream est un hasch doux qui produit une fumée douce et délicieuse sans le côté épicé qu’on peut avoir avec les variétés afghanes ou libanaises.
HASCH MAROCAIN
Le cannabis est cultivé au Maroc depuis des siècles et aurait été apporté dans cette nation autour de 640–410 a.v J-C. Au 18ᵉ siècle, la région du nord de Rif s’est distinguée du reste comme étant l’une des sources principales de production de cannabis dans le pays.
Aujourd’hui, ce pays est connu pour son hasch qui est fait en frappant des branches sèches de têtes sur des tamis fins pour séparer les trichomes et créer le kief. Ce dernier est ensuite chauffé et pressé multiples fois pour obtenir des briques.
Le hasch qui en résulte peut varier en couleur en allant du vert sombre au marron selon la maturité des plants et le temps qu’ils ont séché. La consistance peut également varier : la brique de hasch marocaine a tendance à être compacte et friable comme le serait du chocolat. Le hasch de pollen marocain lui est plutôt mou comme la pâte d’amandes.
Un hasch marocain de bonne qualité sera très aromatique et doux sans les arômes et les saveurs épicées qui caractérisent les haschs des autres pays. Le hasch marocain a tendance à produire un effet enivrant et agréable et contient des concentrations plus légères de THC.
HASCH NÉPALAIS
Le Népal est une région magnifique qui se niche dans les montagnes de l’Himalaya. Comme l’Inde, l’Afghanistan et d’autres parties de la région, le cannabis y pousse naturellement et les plants jouent un rôle important dans la culture locale.
Le hasch au Népal est fait comme le charas et est roulé en de grosses boules que l’on vend sous le nom de « temple balls ». Néanmoins, il semblerait que les Népalais utilisent des fleurs séchées plutôt que des fraîches. Avec le temps, l’accumulation de résine sur les mains est collectée et roulée en des boules dotées d’une brillance unique en son genre.
Le hasch népalais est collant et crémeux avec un arôme âcre et épicé. Il est très doux à consommer contrairement à celui d’Afghanistan et possède une saveur osée et distincte. Ce hasch est redoutable et produit un puissant effet physique. Comme le Manali Cream, le Nepalase temple hash est un délice présent dans les étagères des coffeeshops d’Amsterdam.
HASCH PAKISTANAIS
Alors que le hasch est illégal au Pakistan, il est produit et disponible partout dans les territoires tribaux du nord du pays. Le haschich est une partie intégrante de la culture du Pakistan, et la qualité de ce hasch peut être excellent.
Dans le nord du Pakistan, les locaux appellent le hasch de haute qualité le Awal Namber Garda (« poussière de haute qualité »). Le processus pour faire du hasch pakistanais est très similaire à celui employé en Afghanistan : des plants mûrs sont séchés, tamisés pour créer du kief puis pressés et chauffés en des blocs épais et sombres de hasch. En revanche, certains locaux font vieillir leur hasch pendant trois mois à l’intérieur de peaux de chèvres ou de moutons pour accroître la puissance et les saveurs du produit final.
Le hasch pakistanais est noir, possède un arôme très épicé et est connu pour sa rugosité en gorge. Il produit un effet narcotique très puissant et de longue durée qui vous laissera vissé à votre canapé pendant de multiples heures.
HASCH TURC
La Turquie produit également du hasch sublime. Alors que le cannabis est encore illégal dans le pays, sa culture et sa production sont autorisées dans de nombreuses régions à des fins médicales ou de recherche.
Le hasch turc est produit similairement à la méthode du hasch pakistanais, marocain ou afghan, soit, en pressant et en faisant chauffer de larges quantités de kief en des blocs noir et épais. Si pressé correctement, le hasch turc est dur comme de la pièce et friable. Il a un arôme légèrement épicé et produit une fumée très douce et agréable en gorge.
Le hasch turc a tendance à avoir une puissance relativement moyenne et produit un effet cérébral assez unique contrairement à l’effet physique qu’on a l’habitude d’avoir avec le hasch. Cela est peut-être lié au fait qu’on utilise des plants plus jeunes pour le faire.
Source Zamnesia.fr