Par Pascale Boucherie, France Bleu Loire Océan
C’était un lycéen jusque là sans histoire. Les parents de ce jeune délinquant acceptent de témoigner sous couvert d’anonymat. Leur fils vient d’être condamné pour trafic de drogues par le tribunal de Nantes, à deux ans de prison dont un an avec sursis et 15.000 euros d’amende.
Ce jeune de 18 ans s’est fait arrêter par les douanes en gare de Nantes dimanche avec dans sa valise 4,5 kg de résine de cannabis et d’herbe pour une valeur de 27.000 euros. Le tribunal correctionnel l’a condamné en comparution immédiate ce jeudi à deux ans de prison dont un an avec sursis, sans mandat de dépôt et avec aménagement de peine. C’était un lycéen jusque là sans histoire.
Des parents sous le choc
Son père et sa mère assistent au procès assis au premier rang. Pour reprendre une expression de la présidente du tribunal, « ils tombent de l’armoire en apprenant que leur fils est trafiquant« . Le père témoigne au micro de France Bleu Loire Océan :
« On bascule, d’abord on se demande pourquoi puis c’est de pire en pire quand on est convoqué à la police pour s’expliquer, c’est dur à vivre »
Lors de ses quatre jours de garde à vue, le jeune homme raconte que c’est son deuxième voyage du genre sur Paris, qu’il fait ça pour l’appât du gain – entre 500 et 1.500 euros certains jours – et pour financer sa propre consommation. « Je n’ai pas élevé mon enfant dans ces valeurs« , dit la mère dans la salle des pas perdus :
« Je suis très investie dans mon travail, très attachée à la valeur de l’effort pour gagner de l’argent. On n’est pas du tout attaché au bling bling. »
La mère de famille est encore sous le choc de ce qu’elle apprend :
« On est tombé de haut. Je suis dans un cauchemar, ce n’est pas le fils que je connais qui s’est livré à ce trafic là avec cette importance-là »
Elle cherche des explications :
« Je pense qu’il est rentré dans une démesure, comme un jeu et qu’il y a aussi une histoire de dépendance, qu’il a besoin d’argent pour payer sa consommation, puis c’est l’engrenage »
Le jeune prévenu promet qu’il ne recommencera plus, que les 100 heures de garde à vue l’ont fait réfléchir. Convaincue par la bonne volonté affichée du lycéen, la magistrate ne l’envoie pas en prison. Elle se contente de l’en menacer avec du sursis : au moindre faux pas, c’est la cellule. A la sortie du tribunal, ses parents le sermonnent vertement et son père lui demande de couper les ponts avec ses mauvaises relations :
« Il faut l’écarter de ce milieu. Arrêter de trafiquer, arrêter de consommer et reprendre une vie normale comme tous les ados et se faire plaisir d’une autre manière «
Leur enfant a désormais rendez-vous avec le juge d’application des peines pour voir si il sera placé sous le régime de la semi-liberté ou bien si il vivra avec un bracelet électronique. Il devra aussi s’acquitter d’une amende douanière de 15.000
Source : Francebleu.fr