16 janvier 2021
Manu aka MCCM utilise de véritables feuilles de cannabis pour réaliser ses peintures. Le but de ses expositions « Yes We CANnabis Free » est de relancer le débat sur le cannabis en touchant un public intéressé par l’art mais pas qui n’est pas forcément favorable à la légalisation.
SSFR : Quelle techniques utilises-tu pour tes peintures ?
MCCM : J’utilise les feuilles de cannabis comme pochoir. Je les retire de la toile ensuite, bien sûr. Je peins avec des bombes de peinture. Je fais un fond et plusieurs couches. J’utilise des feuilles fraîches issues d’une culture outdoor. Ce sont donc des peintures saisonnières. J’ai commencé il y a quelques années. Je peins sur des toiles en coton et j’ai également réalisé des peintures sur des objets : éventails et parapluies.
Tu ne vends pas tes toiles et tes objets ?
Non, je ne les vends pas même si des gens me demandent. On m’a conseillé de me lancer dans le textile. J’ai besoin de mes toiles pour les expos. Je n’ai pas beaucoup de stock. J’en ai une soixantaine en tout. Le but est de faire des expositions partout en France pour parler de la prohibition par un biais pacifique et artistique. J’expose souvent dans des restaurants avec des patrons qui ne sont pas forcément « pro cannabis » mais ils sont intéressés par l’aspect artistique. J’ai en fait deux publics : celui des fumeurs et un public un peu plus âgé qui s’intéresse à l’art. Ces tableaux me permettent d’engager des discussions sur la prohibition ou la légalisation. Je pourrais exposer dans des lieux alternatifs mais ça ne sert à rien car les gens sont déjà convaincus. Ce sont des expos anti-prohibitionnistes et le but est de convaincre les gens.
La représentation de la feuille de cannabis peut-être considéré comme une incitation à la consommation de stupéfiants…
Je t’avoue que j’ai eu un fois un problème pour une expo à Paris. Deux personnes en civil de la préfecture ont vu par hasard l’affiche à l’éxtérieur. Ils ont demandé au patron d’enlever l’affiche, lui ont conseillé d’arrêter l’expo en leur disant qu’ils allaient revenir. Heureusement, j’ai reçu le soutien de la marie de Paris. L’adjoint à la culture m’a envoyé une très belle lettre qui me disait : « Vous pouvez compter sur mon total soutien en ce qui concerne la liberté d’expression. »
Tu as plusieurs expos prévues dans le sud de la France…
Je viens d’inaugurer une expo en Avignon. Je dois exposer à Nîmes, Montpellier et Marseille. J’espère que ces expos seront maintenues malgré la crise du covid. Je dois aussi exposer à la Spannabis en avril prochain. Je devais participer à l’édition 2020 qui a été annulée. Je dois aussi participer au festival Atmosphère à La Défense en 2021. C’est un festival écolo et il y aura une journée consacrée au cannabis.
Avant d’être peintre, tu as longtemps travaillé dans la musique…
Oui, je fais partie des pionniers des rave parties en France. J’ai organisé mes premières soirées en 1988. J’ai créé le label Rave Age en 1990. Je suis, entre autres, l’organisateur de la légendaire rave du Fort de Champigny, également en 1990. Le Magazine Tsugi m’a consacré deux pages dans son numéro d’octobre.
ExpositionsSuite à la crise du Covid, toutes les expositions de MCCM ont été annulées ou reportées. Si vous souhaitez organiser une exposition ” Yes We CANnabis Free ” , vous pouvez contacter Manu à l’adresse mail : mccm@antifake.fr
Source : Sofsecrets.com