Privées de leurs traditionnels événements cannabiques* du fait de la pandémie, les organisations antiprohibitionnistes se sont vues frustrées en 2020, année censée « célébrer » le 50ème anniversaire de la sinistre loi sur les stupéfiants. Et l’État et son fringant représentant, M. le « ministre de la Déconnade » appuyé par sa fidèle disciple, Mme Marlène Schiappa, de reprendre la main en de pathétiques et grotesques gesticulations sécuritaires.
Tandis que nos deux « ami.e.s » s’agitaient – en pure perte –, une trentaine d’élu.e.s de la majorité mais aussi de l’opposition, se réunissait dès janvier en une mission parlementaire afin d’étudier la question des usages du cannabis dans notre société. Ayant abordé le « chanvre bien-être » et « thérapeutique », c’est aujourd’hui son usage « récréatif » qu’elle s’emploie à explorer en auditionnant notamment les organisations jusqu’ici ostracisées politiquement et médiatiquement.
Un tournant qu’une autre initiative vient appuyer : une consultation en ligne, destinée à prendre le pouls de l’opinion publique et particulièrement celle des cannabinophiles. En à peine 48 heures, pas moins de 150 000 personnes avaient répondu au questionnaire des parlementaires.
L’intérêt de la population française ne semble plus être à démontrer, ce qu’une autre enquête viendra bientôt conforter.
L’indifférence médiatique manifestée par la remarquable absence de la presse, des radios et des télés lors de la conférence de presse annonçant la consultation (pas plus de 3 journalistes présents !) a ceci de choquant que la politique des drogues en général et du cannabis en particulier, au-delà du phénomène de société, soulève nombre de questions quant à sa pertinence. Questions auxquelles un débat national serait à même de répondre. Encore faudrait-il que l’État s’y engage… C’est en tout cas ce que la mission parlementaire semble porter.
À défaut d’avoir évoqué la prohibition à la française et la loi de 1970 sur les stupéfiants, les médias ont droit à une séance de rattrapage. 2021 est aussi une date anniversaire. À double titre. Le 30 mars, c’est la Convention unique de 1961 qui fêtera ses 60 ans. Un accord international régulièrement invoqué pour interdire toute réforme. Les faits nous prouvent désormais qu’ils n’ont jamais empêché les États de légaliser. Les Pays-Bas violent allègrement cette convention depuis 1976, suivis désormais par l’Uruguay, de plus en plus d’États nord-américains et le Canada depuis 2018.
Et le 14 octobre, c’est au tour du CIRC de célébrer son 30ème anniversaire. 30 ans d’agitation cannabique (Appel du 18 Joint), d’actions provocantes (opérations « Tchernobyl » en 1991 ou « 577 pétards au député.e.s » en 1997, etc.). Cette année anniversaire devrait être ponctuée à son tour de diverses actions virtuelles ou en présentiel comme l’on dit.
Autre initiative remarquable, celle de l’association La Télé Libre et du journaliste-reporter John Paul Lepers dont l’équipe a lancé depuis ce début d’année, « une web-série qui défonce les tabous », Cannabis Connection dont 5 épisodes ont déjà été mis en ligne. Une souscription visant à financer les suivants sera bientôt lancée.
Cannabis Connection entend traiter du chanvre/cannabis sous toutes ses formes, « bien-être », thérapeutique, industriel (BTP, textile, alimentaire, etc.) et récréatif, cela va de soi.
Il est temps de changer de paradigme et de profiter du vent de liberté venu d’outre-atlantique. La sortie de la prohibition est inéluctable parce que nécessaire au rétablissement des Droits de millions d’individu.e.s dont le seul tort est la recherche d’ivresses interdites.
Nous réclamons plus que jamais la liberté de disposer de nos corps et de nos consciences, même modifié.e.s.
Fédération des CIRC
* 4:20, Cannaparade (Marche Mondiale du Cannabis) et Appel du 18 Joint