Dans sa plainte déposée mercredi, un homme déclare avoir reçu plusieurs coups de Taser sur les organes génitaux dans le fourgon qui le conduisait au commissariat.
Son interpellation violente à Saint-Ouen (Seine-Saint-Denis), vendredi 9 août, dans une affaire de stupéfiants avait été filmée et diffusée sur les réseaux sociaux : le jeune homme, qu’on voit sur les images maîtrisé par deux policiers et recevant un coup de pied de la part d’un troisième, a porté plainte mercredi 14 août pour actes de torture contre les policiers qui l’avaient interpellé.
Il affirme que ceux-ci ont ensuite fait usage d’un pistolet à impulsion électrique sur les organes génitaux dans le fourgon qui le conduisait au commissariat, a-t-on appris de source judiciaire, confirmant une information de France 3.
A la suite de la diffusion des videos de l’interpellation, le parquet de Bobigny avait déjà saisi une première fois l’inspection générale de la police nationale (IGPN) pour des violences par une personne dépositaire de l’autorité publique. Deux autres enquêtes ont été ouvertes contre des policiers de la compagnie de sécurisation et d’intervention de Seine-Saint-Denis (CSI 93) en quelques mois.
Trois jours d’ITT
Dans sa plainte, le jeune homme interpellé déclare avoir « reçu des coups de pied par les fonctionnaires de police [et] plusieurs coups de pistolet à impulsion électrique sur [ses] organes génitaux » dans le fourgon de police qui le conduisait au commissariat de Saint-Ouen. Une séquence qui, elle, n’a pas été filmée. Une enquête est en cours « pour chercher des éléments permettant de confirmer » les propos de ce jeune homme, a précisé une source judiciaire. Selon la préfecture de police, « le mis en cause s’est rebellé, entraînant l’intervention de deux policiers (…) ainsi que l’usage du pistolet à impulsion électrique ».
Examiné par un médecin, le jeune homme âgé de 20 ans s’est vu prescrire trois jours d’incapacité totale de travail (ITT).
Deux autres enquêtes en cours
Ces policiers de la CSI font l’objet par ailleurs d’une enquête dans une deuxième affaire survenue le même jour. « Deux témoins indiquent que des policiers de la compagnie de sécurisation et d’intervention 93 ont amené deux jeunes dans un hall pour les frapper », a précisé une source proche de l’enquête.
L’IGPN avait également été saisi pour une toute autre affaire survenue le 30 mai, selon les informations du Parisien. « C’était quelques jours avant la fin du ramadan, il y a eu un contrôle d’identité. Un jeune n’a pas voulu se laisser contrôler, et on a vu un policier jeter de la drogue à ses pieds, mais il a été filmé », a témoigné un jeune homme au quotidien.
Source : Le Monde