La politique et les drogues, une omerta brisée
La députée Caroline Janvier, membre de la majorité Renaissance, rompt le silence sur les liens entre la politique et la consommation de drogues, à la suite de l’affaire Joël Guerriau. Dans une entrevue exclusive à Paris Match réservé au abonnés (disponible en libre accès ici), elle met en lumière l’existence de soirées politiques où « de la drogue circule », brisant ainsi un tabou rarement abordé dans les cercles politiques.
Un système à analyser sans excuses
Caroline Janvier, ancienne consultante dans le secteur médico-social, insiste sur la nécessité d’analyser ce phénomène comme un système, sans pour autant excuser les comportements déviants qui peuvent en découler. Elle souligne que la politique elle-même peut être un facteur contribuant à la création de ces comportements.
Le Lien entre politique, alcool et comportements déviants
Suite à l’affaire Joël Guerriau, accusé d’avoir drogué une collègue parlementaire, Janvier expose les dérives observées au Palais Bourbon. Elle mentionne des comportements déviants, souvent exacerbés lors de séances nocturnes ou après des dîners arrosés, soulignant également une consommation excessive d’alcool.
Caroline Janvier, témoin et actrice du changement
Caroline Janvier, parlementaire depuis 2017, se positionne comme une actrice du changement en dénonçant ces pratiques et en révélant ses propres expériences avec l’alcool en politique. Elle regrette que des propositions, telles que l’arrêt de la vente d’alcool à la buvette de l’Assemblée, n’aient pas été concrétisées.
La pression de la politique et les pratiques addictives
La députée reconnaît la pression inhérente à la vie politique, évoquant la cadence de travail, la pression médiatique et l’agenda chargé. Elle explique comment ces facteurs peuvent pousser certains élus à adopter des pratiques addictives, que ce soit la consommation d’alcool ou d’autres substances, pour faire face aux exigences du métier.
La vie politique, entre hygiène de vie et dilemme de survie
Caroline Janvier relate son propre dilemme face à la cadence de travail politique, confessant avoir, à un moment, consommé plusieurs verres par jour. Elle souligne le dilemme auquel sont confrontés les élus : maintenir une excellente hygiène de vie ou recourir à des substances pour tenir le rythme effréné de la vie politique.
Les ministres ne sont pas épargnés
La députée va plus loin en révélant que les pratiques addictives ne se limitent pas aux députés, mais touchent également les ministres. Elle appelle à l’empathie plutôt qu’au jugement envers ces personnalités gouvernementales, soulignant le niveau de pression inimaginable auquel ils sont soumis.
Conclusion : dénoncer les dérives, symptômes d’un engagement excessif
Caroline Janvier, loin de jeter le discrédit sur ses pairs, souhaite mettre en lumière les dérives comme le symptôme d’un engagement excessif dans la politique. Sa révélation vise à sensibiliser sur les pressions inhérentes à la vie politique et à encourager une réflexion collective sur la nécessité d’instaurer des changements pour préserver la santé mentale des acteurs politiques.
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