Le 14 août 2018, à Gênes, le viaduc Morandi s’écroulait, entraînant dans la mort 43 personnes. Parmi les véhicules tombés, un camion. Il était chargé de 900 kilos de résine de cannabis. Une cargaison destinée à la mafia napolitaine, qui a tout tenté pour le récupérer.
C’est un événement tragique de l’histoire italienne récente, qui a marqué une génération de Transalpins.
Le 14 août 2018, le pont Morandi, un long viaduc très trafiqué situé dans la ville de Gênes, s’écroulait, entraînant dans sa chute des dizaines de véhicules et causant la mort de 43 personnes. Une sombre histoire dont les responsabilités sont discutées dans un procès qui a débuté en juillet dernier. Mais en attendant le verdict, la tragédie du pont Morandi a soudain refait surface dans les journaux transalpins.
En effet, ce mercredi 14 décembre, la presse italienne a dévoilé que parmi les véhicules tombés dans le vide ce jour-là se trouvait un camion qui transportait pas moins de 900 kilos de résine de cannabis.
“Une histoire surprenante, qui a émergé d’une écoute effectuée en mars 2020 dans le cadre d’une enquête anti-mafia, qui a abouti hier à l’arrestation de 48 personnes”, explique le Corriere della Sera. Dans cette écoute, on entend un membre de la ’Ndrangheta, la mafia calabraise, parler d’un “petit camion frigorifique jaune qui est tombé”, et qu’il faut absolument récupérer. Et pour cause. La cargaison qu’il cache vaut des millions d’euros.
Celle-ci, explique ensuite le média milanais, “était en réalité destinée à la mafia napolitaine”, mais pour tenter de ne pas la perdre, les membres de la Camorra vont se mettre en relation avec leurs confrères de la ’Ndrangheta (et parmi eux cette personne sur écoute).
L’accord prévoyait un partage de la substance stupéfiante à parts égales, “50/50”, entre les deux organisations, précise le quotidien, qui relaie des retranscriptions des écoutes. On y apprend comment les mafieux suivaient les déplacements de la carcasse du camion d’une ville à l’autre afin de repérer le moment propice pour le récupérer. Ce moment se présente enfin, presque deux ans après, lorsque le camion est transféré dans une décharge à Frosinone, dans le centre de l’Italie.
À ce moment-là, les membres de la ’Ndrangheta s’apprêtent à agir, mais pour des raisons que les enquêteurs ne dévoilent pas, ils ne récupéreront jamais le camion et son précieux butin. Ils finiront par être arrêtés ce 14 décembre, ce qui mettra toute cette histoire sur la place publique.