Les parlementaires LREM pro-légalisation veulent croire à la possibilité de convaincre le Président qui, en annonçant «un grand débat national sur la consommation de drogue et ses effets délétères», semble surtout vouloir fermer la porte à toute évolution de la législation.
par Étienne Baldit
Comme l’avait si bien posé Manuel Valls en 2015 à propos de la légalisation du cannabis proposée par Christiane Taubira : «On peut toujours débattre, mais pour ce qui concerne le gouvernement, le débat est clos.» Dans le Figaro lundi, Emmanuel Macron était un peu dans cette filiation, cochant toutes les cases du bingo répressif tout en annonçant vouloir «lancer un grand débat national sur la consommation de drogue et ses effets délétères». Mais à quoi bon si la conclusion en semble déjà écrite ?
«Quand on ouvre un débat, on ne maîtrise pas forcément tous les aboutissements», veut pourtant croire la députée LREM Caroline Janvier, rapporteure thématique de la mission d’information parlementaire sur les usages du cannabis et favorable à une légalisation. Elle et ses collègues députés membres de ce groupe de travail réclamaient une telle discussion publique, forts du succès de la consultation organisée par l’Assemblée en début d’année – plus de 250 000 contributions – avant le rendu de leur rapport mi-mai.
«Position personnelle du Président»
Et même si aucune de nos sources en macronie ne semble savoir quelles en seront les modalités (dates, format, etc.), l’élue du Loiret se «félicite» donc de l’annonce présidentielle, préférant ne pas juger définitive ce qu’elle qualifie sans trembler de «position personnelle du Président» exprimée en «quelques lignes dans une interview». Elle assure même : «Ça peut être l’occasion de le faire évoluer. Je crois tout à fait en la rationalité d’Emmanuel Macron et au fait que la bonne tenue d’un débat argumenté, avec des positions équilibrées, puisse le convaincre.»
La merde, le cadeau et le message
Autre député LREM et rapporteur de la mission parlementaire, Jean-Baptiste Moreau souligne que dans son interview, Macron s’oppose frontalement à toute «dépénalisation généralisée», mais pas formellement à une légalisation. «Je ne pense pas qu’il soit fermé, positive-t-il. S’il avait une idée préconçue, il n’ouvrirait pas un débat. Et si ce dernier aboutit à des propositions pro-légalisation, je suis persuadé qu’on peut convaincre le Président.»
Mais dans l’entourage de Gérald Darmanin, on douche sans ménagement ce bel enthousiasme : «Il s’agit avant toute chose de montrer les méfaits et les dangers de la drogue sur la santé, l’ordre public, la sécurité routière…» «La drogue, c’est de la merde. Eh bien, on ne va pas légaliser cette merde», tranchait d’ailleurs récemment le ministre de l’Intérieur, qui sera forcément associé à la démarche. Un marcheur de premier plan ne se fait donc guère d’illusions : «Je pense que c’est un cadeau donné à ceux qui, comme moi, pensent que le tout-répressif est insuffisant. Voyons comment le débat évolue dans les mois qui viennent. Mais à court terme, j’ai l’impression que le message était clair hier matin [lundi, ndlr].»
Source : Liberation.fr
Bonjour, si la drogue c’est de la merde alors pourquoi Darmanin boit il de l’alcool ? Si je ne me trompe pas l’alcool est bel et bien une drogue qui si elle était interdite poserait beaucoup plus de problèmes quelle en pose déjà! (pour les jeunes entre autre ), souvenez vous de la prohibition aux USA. Ne trouvez vous pas qu’il y a une incohérence? Chanvrement.