COMMENTAIRE DU CIRC : Ne nous y trompons pas, cette affaire tombe à pic pour des forces de l’ordre impliquées dans le meurtre du jeune Adama Traoré qui avait fuit devant ces dernières parce qu’il n’avait pas ses papiers et craignait d’être arrêté.
| 20 mai 2019
Le tribunal correctionnel de Pontoise juge depuis ce lundi 16 personnes pour un trafic de stupéfiants. Quatre sont détenues, dont Bagui et Ysoufou Traoré, deux frères d’Adama.
Pas moins de 16 prévenus, dont deux frères d’Adama Traoré, Ysoufou et Bagui qui comparaissent détenus, s’expliquent devant la justice. Le procès d’un trafic de stupéfiants s’est ouvert ce lundi à Pontoise. Quatre jours d’audience sont prévus.
Ce réseau de revente de cannabis démantelé par les gendarmes s’était principalement installé dans le quartier de Boyenval, à Beaumont-sur-Oise. Mais il avait aussi une ramification au sein de la maison d’arrêt du Val-d’Oise, à Osny. Plusieurs des protagonistes envisageaient également de se lancer dans la culture de cannabis, dans une maison de Chalette-sur-Loing, près de Montargis (Loiret).
Plusieurs mois d’enquête des gendarmes
Après plusieurs mois d’enquête, les gendarmes avaient lancé un coup de filet en décembre 2017. Leurs investigations avaient débuté pendant le mois de juin précédent à la suite d’un renseignement anonyme annonçant une livraison de résine de cannabis par un certain Julien L. au domicile de Claire M., à Beaumont. Les gendarmes ont alors remonté les nombreux suspects, dont Ysoufou Traoré, 25 ans, soupçonné d’avoir dirigé le trafic à Boyenval. Son frère, Bagui, 27 ans, alors incarcéré à Fleury pour les tirs sur les gendarmes lors des émeutes de 2016 faisant suite à la mort d’Adama, est lui suspecté d’avoir organisé la fourniture de cannabis via les parloirs à des détenus d’Osny.
Claire M., 41 ans, qui assurait un rôle de nourrice à son domicile, entretenant également un réseau de clientèle, a reconnu les faits devant le tribunal, ce lundi. Réinterrogée dans l’après-midi, la prévenue baisse la tête, hésite, se tourne vers son avocat lorsque la présidente lui demande si elle a été menacée. « Plus ou moins », révèle-t-elle à la barre, après l’avoir nié jusqu’ici. Elle précise la nature des menaces : « Les pires, la mort… C’est arrivé deux ou trois fois. » Elle confie avoir pensé à changer sa déposition comme le lui demandaient « ces personnes qui sont dans le dossier » dont elle taira les noms. Mais elle a tenu le cap : « J’assume jusqu’au bout mes erreurs. Mais je ne veux pas porter sur les épaules les erreurs de tout le monde… »
Julien L., 28 ans, lui, conteste toute implication. Il était en fuite, un mandat d’arrêt à ses basques, lorsque les autres prévenus ont été interpellés. Il a finalement été appréhendé récemment à Boyenval, 50 g de résine dans les poches. « Je fume beaucoup » lâche-t-il au tribunal. La présidente lui oppose qu’il est impliqué par Claire M. et par d’autres personnes. « On vous en veut ? » demande-t-elle. « Peut-être des ex » poursuit-il. « Je n’ai rien à voir. »
Source : http://www.leparisien.fr/val-d-oise-95/beaumont-sur-oise-deux-freres-d-adama-traore-juges-pour-trafic-de-cannabis-20-05-2019-8076183.php